et puis vous n'aurez pas assez dit, pauvre mère, à ce fils si frêle et si doux, que vous étiez à lui dans cette vie amère, mais aussi qu'il était à vous; que, tant qu'on est petit, la mère sur nous veille, mais que plus tard on la défend; et qu'elle aura besoin, quand elle sera vieille, d'un homme qui soit son enfant.

elle pleurait. humblement.
les larmes tombaient sur ses pommettes, roulaient sur ses joues, glissaient le long de son cou. les sanglots et les lamentations s'étouffaient dans sa gorge. "je suis désolée, madame bernstein." les gouttes de pluies battaient contre les vitres de la demeure, assourdissantes, le halo blanc de l'astre nocturne se frayait un chemin à travers les rideaux de la chambre, intrusif. moïra releva la tête, stricte, essuya son délicat visage d'un revers de main, puis serra contre elle le corps frêle et sans vie de son garçon. elle sentait ses os à travers sa peau presque translucide, apercevait ses veines bleutées, pourtant, tandis qu'elle caressait ses brins de cheveux du bout des doigts, il ne lui avait jamais semblé si beau. "partez." sa voix claire et autoritaire raisonna dans la pièce avec puissance, avant, outre le crépitement du feu dans la cheminée, de céder sa place au silence. "madame..." de quel droit osait-elle répondre, cette incompétente maitresse de l'eau qui n'avait pas su le sauver, un de ses précieux bijoux, un descendant? la dame bernstein l'incendia du regard, un jet de flammes menaçant propulsé dans la direction de l'insolente. "PARTEZ!" rien n'est plus fort que le chagrin d'une mère venant de perdre son enfant, si ce n'est que sa colère, ambivalence des sentiments. apeurée, la malheureuse se retira, tremblante, laissant derrière elle une femme éplorée et un mari inébranlable. elle aurait dû la tuer, vengeresse, ça l'aurait soulagée. à nouveau, c'est la douleur qui prit possession des lieux, une peine palpable dégoulinante, épaisse et noire comme une nuit sans lune. rohan posa une main qui se voulait bienveillante sur l'épaule de sa douce, mutique, qui effleurait avec douceur le visage du bébé inerte qu'elle tenait encore et toujours au creux de ses bras. "moïra... allons, nous n'avons pas tout perdu... murtagh, hybris, et thaddeus sont toujours parmi nous." il désigna d'un geste gracieux le bambin joufflu qui dormait à poings fermés, l'air apaisé, enroulé dans les couettes d'un landau. il ne savait pas, non. l'insouciance et l'innocence de l'âge lui offraient leur protection, le chéri des dieux damné, celui qui avait décidé de survivre, quoi qu'il en coûte. quitte à sacrifier celui dont il partageait tout, quitte à le tuer dans l'oeuf sans même le savoir. et moïra répétait le nom de l'autre, inlassablement, dans un murmure quasi inaudible. "amadeus... amadeus... amadeus..." dans le fond, sa rancoeur n'était pas tant contre thaddeus à proprement parler. dans une autre dimension, les rôles auraient pu être inversés, et ça aurait été amadeus, l'enfant stigmatisé. mais pour l'heure, c'était trop dur pour elle d'affronter la fatalité. c'était plus facile de déposer la faute sur les épaules de quelqu'un, d'avoir un support pour déverser sa mélancolie et faciliter le deuil. devant l'affliction de sa femme, rohan battit en retraite à son tour, avant de se diriger vers son dernier fils. du haut de sa silhouette souveraine, il le jaugea, et un sourire satisfait détendit son visage émacié. ce garçon était né en côtoyant la mort. ce garçon avait en lui la force de deux individus. il était forcément destiné à de grandes choses. non, ce petit ne le décevrait pas. "il ne doit pas savoir."


la sueur perlait sur son front, la concentration sillonnant toutes les particules de son corps tendu comme une corde d'arc. le jeune thaddeus venait à peine de se relever de la convalescence imposée par l'apparition de son pouvoir qu'il était déjà là dans le jardin, aux côtés de son père, prêt à en découdre. le feu endormi en lui s'était réveillé à point nommé, ni prématurément, ni trop tardivement. il avait tant attendu ce moment, les yeux scintillants à la vue des flammes créées par ses ainés, et l'enthousiasme qu'il témoignait à l'idée de se former semblait ravir son géniteur. moïra, elle, l'observait du haut de sa chambre, accoudée au balcon. regarde, maman. je vais devenir un grand maître du feu. elle ne souriait pas vraiment. cela dit, il lui trouva un air apaisé qui lui était bien inusuel. "thaddeus, es-tu prêt ?" le garçon acquiesça d'un preste mouvement de tête. bernstein senior déploya ses doigts, une étincelle y apparut et se muta en une flamme vivace, saturée de couleurs. puis, avec une aisance déconcertante, il détruisit une cible installée un peu plus loin dans l'herbe, invitant son fils d'un regard inquisiteur à tenter également. il lui rappela une tripotée de conseils; se focaliser, concentrer son énergie, et sentir le feu à travers lui avant de le laisser s'exprimer. thad s'exécuta. la chaleur grimpait, ses paumes ardentes, prêtes, et tout se passa un peu plus vite qu'il ne l'aurait voulu. la flamme s'emballa et quitta son emprise, détruisant un buisson dans le fond du jardin. les lois de la physique le renversèrent, il chuta au sol, sur le dos. tout en se redressant, le garçon soupira, emprunt d'une pointe de rage. il leva les yeux vers les cieux, en direction de la maison, et il découvrit avec regret que sa mère avait disparue, peut-être lassée de le regarder n'être bon à rien. ses mirettes trouvèrent réconfort auprès de son daemon, qui avait aujourd'hui pris la forme d'une tigresse au pelage doré, lumineux, et qui se frottait à ses jambes, comme pour l'encourager. elle était belle, cette bête. il avait déjà eu droit à plusieurs métamorphoses, beaucoup d'animaux en rapport avec l'eau parmi les félins, d'ailleurs. alors à présent, il espérait que son daemon garderait cette forme là. au delà de sa grande élégance, un tigre, ça faisait plus... ordonné, au sein de la famille. "on s'y remet ?" thaddeus secoua la tête afin d'évincer ses tourments et ses pensées papillonnantes de son esprit. j'y arriverai. il prit une grande inspiration. jusque la tombée de la nuit, il s'exerça. et finalement, la cible qui lui était assignée tomba sous l'impulsion de son élément, avant que lui ne s'écroule de fatigue, juste retour des choses.


le printemps adorable a perdu son odeur! et le temps m'engloutit minute par minute, comme la neige immense un corps pris de roideur; je contemple d'en haut le globe en sa rondeur, et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute. avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute ?

boum. boum. boum.
les battements de son cœur martelaient avec force ses tempes endolories, ses tympans sifflaient dans ses oreilles, ses paumes l’irradiaient plus qu’il n’aurait fallu. reprise de conscience. thaddeus battit machinalement des cils, ouvrit péniblement les yeux et se redressa lentement, découvrant d’une stupeur non dissimulée ce qui l’entourait. les flammes dansaient dans sa chambre, hurlaient, engloutissaient les meubles et dévoraient les murs desquels une suie grasse noirâtre s’écoulait pour se répandre au sol.
boum. boum. boum.
la gorge sèche, le cœur serré, la respiration saccadé, thaddeus parcourut les lieux de ses prunelles dilatées par la peur, et il fit violence à ses muscles tétanisés pour trouver refuge dans un coin de la pièce. "PAPA! MAMAN!" sa voix déchira l’air, et, tandis qu’il observait son élément vagabonder, détruire ce qui lui appartenait, il réalisa que le brasier n’était pas rouge, orange ou jaune. non. il était bleu. bleu. bleu comme ses yeux.
boum. boum. boum.
cette fois, ce n’était pas son palpitant qui tambourinait son crâne. il en était certain. c’était les portes de la demeure qui claquaient au passage tumultueux de ce qu’il supposait être les serviteurs de la famille, accompagnés, il l’espérait, de ses géniteurs qu’il avait appelés à l’aide. alors tout se passa à une vitesse folle. les sujets se précipitèrent pour éteindre l’incendie, il ne vit que son père à leur côté. on emmena le garçon en sécurité, dans le grand salon, où sa mère l’attendait, les iris froides, les traits tirés, le visage fermé. comme d’habitude. thaddeus s’installa en face d’elle, honteux, ses opales rivées au sol, laissant un silence pesant des tonnes s’installer entre eux. c’est elle, au final, qui leva le voile, le ton emprunt d’un mépris qui, quelque part, pinça son fils douloureusement. "tu ne sais vraiment pas te tenir. c’est déplorable." l’enfant resta immobile, interdit, déglutit discrètement. il trouvait ça injuste, dans le fond, d’être accusé d’un accident dont les circonstances étaient floues dans son esprit, mais il n’avait pas, il n’avait plus la force d’affronter l’expression réprobatrice qu’arborait moïra à son égard la majeure partie du temps. "j’aurais dû me douter que tu allais être comme ça, après ce que tu as fait." thaddeus releva instinctivement la tête vers sa maman, croisant son regard par mégarde. hésitant il articula doucement mais sèchement : "pardonnez, mère ?" un rire nerveux glissa d’entre les lèvres de l’intéressée, et un sourire mélancolique assombrit la pâleur de sa figure impérieuse. "c’est vrai. tu ne t’en rappelles pas. tu as tué ton frère, à ta manière." thaddeus eut un sursaut, un frisson désagréable traversant son échine. tué ? tué son frère ? il n’y avait que murtagh, n’est-ce pas, et, de ce qu’il savait, il était encore bien portant. il sembla qu’elle décryptât les pensées de son fils, ou, lisant plutôt dans son regard baigner l’incompréhension, elle reprit. "il n’y avait pas que toi, seulement, tu as dû croire que si. amadeus n’a pas survécu à sa naissance, démuni d’énergie, de force, de vie. parce que tu lui as tout volé. là." ce sur quoi elle tapota son ventre.
boum. boum. BOUM.
les mots tranchants comme des couteaux lui firent l’effet d’une bombe en pleine déflagration, s'insinuèrent en lui comme un mauvais virus, le secouèrent de l’intérieur si fort qu’ils disloquèrent sur l'instant son coeur sans la moindre vergogne. il sentit ses mains s’agripper désespérément au canapé, brûlantes, accès d’émotions incontrôlées qui n’échappa pas à la dame bernstein. "tu vois, thaddeus. tout chez toi est destruction." c’était donc ça. cette rancœur inexpliquée qu’elle lui témoignait chaque jour, elle venait de là. après tout, c'est légitime. il avait consumé un jumeau, l’indigne fruit de ses entrailles, et elle semblait presque satisfaite, satisfaite que celui qu’elle surnommait en secret le survivant lui donnât ainsi raison. le jeune apprenti joignit ses mains devant lui, tremblant, dans l’une desquelles une flamme bleue s’épanouissait, virevoltait comme pour le narguer. la poitrine saignante, l’estomac au bord des lèvres, il tenta de la dissiper, vainement, quand soudain, le patriarche fit irruption et capta toute l’attention de son aura écrasante. "thaddeus." les larmes noyèrent les prunelles céruléennes de l’enfant, qui dévoila ses mains dévastatrices et les tendit vers l’homme, désireux de les éloigner de lui. "je ne veux pas de ce feu, père, je n’en veux pas… " rohan fit quelques pas vers lui et lui empoigna violemment le poignet. la surprise et la force employée étouffèrent les flammes au creux de leur foyer, comme craintives face au grand héritier du pouvoir. "cesse de te lamenter. suis moi."
dehors, la brise effleurait son visage d’une caresse de fraicheur, se frayait un chemin entre ses cheveux d’or. mais rien ne parvenait à apaiser le petit prince des flammes. rien ne parvenait à panser les maux de sa conscience. tu as tué ton frère, à ta façon. "il faut que tu te ressaisisses, mon fils." la voix solennelle de rohan arracha thaddeus des limbes de ses songes. ses pupilles ternies par la peine s’orientèrent vers lui, intrigué mais inconsolable. "c’est grâce au sacrifice d’amadeus que tu es si fort aujourd’hui, thaddeus. tu dois honorer la mémoire de ton frère en considérant à sa juste valeur ce cadeau qu’il t’a légué. dans ce feu, c’est son âme qui rougeoie. ne le tue pas une seconde fois." était-ce vrai ? était-ce encore un pieu mensonge de la part de son propre père afin que sa chair ne se détourne pas du chemin de la puissance ? thaddeus savait, il savait que la pitié n’avait pas sa place parmi ceux de leur sang, que les boniments régnaient d’une poigne de fer au sein de cette harmonie factice qui enveloppait son nom. mais il préféra croire en la version qu’on lui présentât. c’était plus facile. parce que c’était la seule façon pour lui de créer un lien, aussi maigre soit-il, avec celui dont il avait dérobé l'existence. parce que c’était la seule façon pour lui, aussi, de soulager ses épaules accablées par la culpabilité. désormais, il vivrait pour deux, à travers son feu bleu, dans l’espoir, également, de voir briller enfin une lueur de fierté au fond des yeux de moïra. silencieux, thaddeus regardait la flamme balbutiante sur laquelle il ouvrait et refermait les doigts d’un geste mécanique, la laissait respirer pour mieux l'asphyxier ensuite, allégorie du méfait qu’il avait réellement commis jadis. brusquement, la gerbe chaude prit une ampleur inopinée, comme pour le réprimander, annihilant le contrôle qu’il exerçait sur elle. on se calme. le garçon eut un bref mouvement de recul, reprit toutefois la main sur son pouvoir assez rapidement, son aïeul le supervisant d’une œillade ferme, stricte, mais teinte d’un certain contentement. très bien, amadeus. à présent, c’est toi et moi.


toi dont les yeux erraient, altérés de lumière, de la couleur divine au contour immortel, et de la chair vivante à la splendeur du ciel, dors en paix dans la nuit qui scelle ta paupière. voir, entendre, sentir ? vent, fumée et poussière. aimer ? la coupe d'or ne contient que du fiel. comme un Dieu plein d'ennui qui déserte l'autel, rentre et disperse-toi dans l'immense matière.

c'était terminé.
finalement, ça n'avait pas été la grande guerre, dont le clairon victorieux avait raisonné au sein de leur nation, ni la rébellion de l'air réprimée dans le sang qui avait eu raison de la vie du grand rohan bernstein. faute à pas de chance. faute à la maladie, la fourbe. il était là, allongé dans son lit qui semblait soudain trop grand pour lui, son visage assoupi à jamais avait perdu sa rigidité, et thaddeus crut même y apercevoir une sorte de quiétude salvatrice qui, désormais, ne le quitterait plus. le cadet ne se lassait pas de le regarder ainsi, les mots ne cessaient de se retourner dans son crâne comme une chanson entêtante, et l'information ne paraissait pas vouloir atteindre son cerveau. votre père est mort. chez les bernstein, on ne connait pas le mélodrame. il n'y avait eu ni larmes, ni effusion de chagrin. la nouvelle n'avait secoué que les murs branlants de kandrakar et le stoïcisme des enfants n'avait choqué personne. c'était comme ça. un héritier ne pleure pas. et thad n'aurait même pas su dire s'il était réellement peiné ou si ce n'était que du respect envers celui qui venait de les quitter, inhabitué à ce genre de perte, inhabitué à ce genre de sentiment. la tristesse, il l'avait déjà ressentie, bien sûr, mais celle-là, elle était différente. rohan avait eu une importance capitale dans sa vie, épaule sur laquelle se reposer lorsque celle de sa mère faillait, instructeur émérite. sa reconnaissance envers le patriarche était infinie. mais avait-il été un père? avait-il aimé ses enfants comme tel? contrairement à moïra, il avait parlé d'amadeus comme d'un sacrifice bénéfique. comme d'une nécessité à la robustesse de thaddeus. et ça, il ne pouvait pas trouver ça digne d'un père de famille. ce manque d'amour démonstratif avait probablement déteint sur la progéniture... ou alors était-ce lui, le fils ingrat? la confusion lui tordait les tripes, mais rien n'y parut sur ses traits, figés comme ceux d'une statue de marbre. il jeta une oeillade discrète à sa fratrie puis à sa mère, à tour de rôle, les scrutant dans l'ombre. insondables. qualité des membres de la famille que de voiler leurs pensées, il ressentit néanmoins une certaine tension dans l'atmosphère, pour des raisons qui lui échappaient. kappa, assise à côté de lui, le bouscula doucement, comme si elle l'avait percé à jour, et thaddeus se reconnecta auprès des autres, écoutant d'une oreille distraite le discours prononcé par le prêtre, préparant l'enveloppe charnelle et surtout l'âme de rohan bernstein au grand voyage qui l'attendait. adieu, père.


"comment va-t-on faire, maintenant, amadeus ?" sans papa ? adossé à la ferraille du balcon, dos à la vue, thad fixait sa main, qu'il faisait pivoter de cent quatre-vingt degré, mécanique et régulier, l'ébauche de flamme bleue en son centre suivant le mouvement, docile. pour le moment. depuis que rohan avait été inhumé, son feu bleu avait tendance à n'en faire qu'à sa tête, prenant plus d'amplitude et de portée, filant d'entre ses doigts à des moments inopinés. peut-être que son frère ressentait cette absence, aussi, cette bride qui le tenait autrefois, qui l'aidait à s'exprimer correctement... thaddeus comprenait, si son jumeau était bien l'incarnation de l'âme qu'il avait absorbée, tout ça avait du sens. kappa l'observait, soucieuse. elle avait vu son double humain grandir, changer un peu, aussi, depuis que les flammes azures s'étaient manifestées. il était plus anxieux, moins scrupuleux par rapport à certains agissements de sa famille. il parlait dans le vide, également. plutôt, il s'adressait à amadeus, avait une flamme entre les courbes d'une de ses paumes dès qu'il avait une main de libre. "je suis vraiment désolé de pas être à la hauteur, ama. t'aurais peut-être été meilleur que moi." ceci étant dit, il rapprocha la flamme de son visage, dangereusement comme dans un espèce d'état second, attraction morbide pour ce qui, d'un côté le construisait et de l'autre, pouvait le réduire en cendres en moins de deux, écorcher son joli visage assez fort pour le rendre méconnaissable. s'il le voulait, amadeus pouvait rétablir l'égalité entre les deux. l'affaiblir, le tuer, s'il le voulait. il n'y opposerait pas une grande résistance. le pouvait-il, de toute façon? c'est kappa qui lui fit reprendre raison, un coup de patte contrôlé jeté dans son dos, suite à quoi elle grogna, fustigeante. "pardon, kap. je suis un peu fatigué en ce moment." soudain, murtagh fit son apparition, face à son petit frère. amadeus s'éteignit instantanément, ils se jaugèrent respectivement, sans un mot, jusqu'à ce que l'ainé esquisse un sourire que le cadet interpréta plus automatique que spontané. "thaddeus, j'ai besoin de toi. préparation de mon couronnement." thad passa une main nerveuse dans sa chevelure blonde, répondit d'un ton léger qu'il arrivait. son frère hocha la tête poliment avant de disparaitre dans le couloir. d'abord préoccupé, le garçon saisit sa tête entre ses mains, souffla longuement. tracas superflu. la première branche bernstein était toujours au sommet. c'était tout ce qui comptait.