▹ Âge : vingt-trois ans que le temps ne l'épargne, treize ans que les oeillères sont tombées, et pourtant, les dieux ont malgré tout décidé de lui laisser l'innocence que la jeunesse incombe ▹ Nation : fire bitches ▹ Daemon : incarnée, la force tranquille pourtant fragile ▹ Profession : un bernstein a des obligations auxquelles il ne peut se soustraire, travailler au gouvernement en étant une. heureusement, il a minimisé "sa peine" en étant employé à un département qui lui plait, celui des politiques communes ▹ Statut civil : célibataire, le feu fait ce qu'il veut, mais le feu a également ce qu'il désire : même si en l'occurence, c'est une princesse qu'il n'est pas supposé regarder "sous cet angle" ▹ Don : le coeur consumé par les flammes qui le dévorent de l'intérieur, le palpitant étouffé par la suie de son feu bleu, son défunt frère amadeus ayant repris, de cette destructrice manière, l'existence que thaddeus lui a volée ▹ Allégeance : sa famille et son statut honorifique avant tout, "de facto", le gouvernement... sans réel intérêt. il s'y plie, s'y range, plus par facilité que par conviction
Thaddeus Bernstein
thadezen + take care
Jeu 7 Jan - 18:59
participants : rozen pernington & thaddeus bernstein date : pendant le tournoi des maitres lieu de l'action : à aléria, dans les gradins des arènes
réponses précédentes:
THADDEUS au coude à coude avec sa fratrie, murtagh et rhéa, thaddeus cherchait du regard les places qui leur étaient réservées dans les gradins de l'arène trônant comme un souvenir vivace d'une tradition délaissée, en plein coeur d'aléria. l'ainé désigna du doigt l'espèce d'espace un peu surélevé qui était alloué à leur nom, où leur mère était déjà installée, impérieuse, reine du royaume arrachée à son roi par le sort. inconsciemment, thad leva les yeux vers le ciel, petite pensée à son père, qui, il espérait, les regardait de là haut. les trois héritiers rejoignirent leur génitrice qu'ils saluèrent gracieusement avant de s'asseoir à ses côtés -politesse qu'ils adressèrent ensuite aux autres bernstein présents, et le benjamin balaya les lieux de ses iris incandescentes. les rangs étaient déjà bondés, le brouhaha s'élevait dans les airs, l'ambiance festive du couronnement encore palpable. c'était une bonne chose, que le tournoi ait été réhabilité. toutes les nations étaient présentes, thad voyait de nouvelles têtes, reconnaissait des visages qu'il avait un jour rencontré par delà la capitale et les terres de feu. c'était également l'occasion de remémorer la suprématie de la nation brûlante à ceux qui en doutaient. thaddeus n'avait pas souhaité participer, et n'aurait de toute façon pas eu le temps de s'y consacrer. il avait secondé murtagh quant à l'organisation de l'événement, cela avait accaparé une bonne partie de son temps, et puis, son feu bleu faisait bien des siennes ces derniers temps, ainsi avait-il jugé plus sage de rester simple spectateur. il comptait sur son cousin jamie pour honorer la famille, et il ne doutait pas un instant de ses capacités. léviathan était également membre d'une équipe. adverse. et il ne s'était toujours pas remis de ce que son "ami" lui avait révélé quelques jours plus tôt. il soutenait la cause de rebelles. et thad n'avait rien fait. il aurait pu l'arrêter, le neutraliser. mais non. il avait battu en retraite. bon dieu, si aegnor avait eu vent de son laxisme face à de pareils aveux, il s'en serait mangé une belle. "excusez-moi, je reviens." c'est la voix de murtagh qui le tira hors de ses pensées. il suivit discrètement son frère du regard et il le vit s'approcher de la régente de la terre, daella. cette vision fit naitre un sourire sur son visage. évidemment. les deux jeunes hommes ne parlaient pas vraiment de leurs conquêtes lorsqu'ils passaient du temps seuls à seuls, mais il suffisait de l'observer une seconde pour en arriver au constat qu'il la convoitait. leur père n'aurait probablement pas été ravi de le voir batifoler de la sorte avec une femme d'une autre nation que la leur. mais il n'était plus là. quant à moïra, elle n'y prêtait pas réellement attention. thaddeus reporta son intérêt vers le centre de l'arène tandis que le clairon sonnant le début des combats raisonnait jusqu'aux gradins. les huit équipes firent leur apparition sous l'accueil tonitruant de la foule, furent présentées, puis six se retirèrent, et alors, le spectacle commença.
sauf que pour le coup, ce n'est pas le combat qui attisa la considération du dernier bernstein. il avait repéré rozen, à quelques mètres de là, assise près de sa famille. elle était toujours aussi belle, la petite pernington. les traits glacés que son regard vif trahissait, la force fragile qu'elle employait pour le repousser lorsqu'il venait l'aborder. en plus d'être mignonne, elle était distrayante. il ne se rappelait plus de la première fois où il l'avait rencontrée, sans doute lorsqu'ils étaient encore des enfants, pendant des rassemblements réunissant les grandes familles. seulement, à cet âge, les filles n'étaient pas vraiment en haut de ses priorités. puis il l'avait revue, grandie, et elle lui était apparue sous un autre angle. une femme. toutefois, pas de méprise. le petit prince ne jouait pas au jeu de l'intimidation, ne lui rentrait pas dedans comme un gros sac. il valait mieux que ça, et elle aussi. il lui tournait juste autour. il ignorait pourquoi il ne lâchait pas l'affaire, parce qu'au final, il n'était pas vraiment animé de sentiments à son égard, loin de là. lorsqu'elle n'était pas dans les parages, il n'y pensait pas. mais voilà. elle avait ce petit truc qui l'amusait, qui lui donnait envie de la voir plier. il avait envie de voir le rose lui monter aux joues alors qu'il la complimentait. l'orgueil, c'est bien un truc de mec. soudain, rhéa lui donna un coup de coude qui dissipa sa distraction. le combat était terminé, tout le monde applaudissait, sauf lui. thad se reprit, imita les autres, bien qu'il aurait été incapable de dire quelle équipe l'avait emporté. lorsque l'agitation retomba, que ses prunelles se posèrent à nouveau sur rozen, furtivement, le garçon profita de la pause pour s'éclipser à son tour. "excusez-moi, je reviens." ce sur quoi il s'avança vers l'emplacement de la nation de l'eau, s'approcha de la demoiselle à pas de velours, adressant un bonjour silencieux aux pernington qui croisaient ses pupilles. puis il se pencha au dessus de celle pour qui il était venu, tout en posant délicatement sa main sur son épaule. "comment va la plus belle des princesses ?"
ROZEN venant juste de s'asseoir, prête à regarder le tournoi en compagnie de sa famille, rose parraissait s'ennuyer. en effet, la jeune fille trouvait ce genre d’événement peu intéressant. essayer de montrer quelle nation est la plus puissante en les faisant se combattre dans une arène, était juste absurde pour elle. la nation la plus puissante et la plus digne de porter ce titre était incontestablement celle de l'eau. elle griffonnait des petits dessins et brouillons banals sur un petit calepin qu'elle avait ramené pour ne pas mourir d'ennuie. c'était un de ses cousins qui allait se battre aujourd'hui. cependant, cela ne suffisait pas pour retirer rozen de sa petite bulle. d'un regard furtif, elle se mit à regarder quelles autres familles étaient présentes. les darsonval, en minorité, enfin les sels membres qu'il restaient. il semblait qu'il y ait eu une grande estrade complètement refaite. avec amer, rozen se rappelait que c'était celle de l'air, pour les livanov. ils l'avaient complètement refaite, repeinte, reconstruite de façon différente, semblable à toutes les autres où le peuple -les spectateurs se trouvaient. et enfin, les bernstein, la famille régente du feu et gouverneurs du royaume de kandrakar. l'estrade des pernington était assez proche de celle de la famille du feu, comme pour montrer que leur alliance, toujours présente et encore pour bien longtemps. ses prunelles s'arrêtèrent sur un certain jeune homme. thaddeus. le fameux. celui qui ne parlait jamais à rozen plus jeune, celui qui ne lui portait aucun attention comme à l’habitude des gens à cette époque à l'égard de la jeune adolescente. mais ces temps-là avaient bels et bien changés. désormais, thaddeus bernstein était devenu un homme de vingt-trois ans à l'image de sa famille. grand, élégant, avec un air de vainqueur mais un air mystérieux qui persistait toujours, comme une timidité cachée ou quelque chose dans le genre. soudainement, rozen se rendit compte qu'il la fixait également. surprise plutôt que gênée, rozen détourna le regard et continua de dessiner frénétiquement. quelques minutes plus tard, elle essaya de regarder de nouveau, se se faire démasquée. il la regardait toujours. il avait le regard vide le beau bond, non pas vide, plutôt concentré avec un sourire qui se dessinait au coin de ses lèvres. puis il tourna son visage et observa l'arène. comme si on venait de la soulager d'un poids, la pernington souffla d'un coup sec. la scène était plutôt étrange, elle ne comprenait pas ce qu'il avait, le petit prince. peut-être était-il en train de rêver ? ou tout simplement regarder la foule puis l'estrade de la nation de l'eau un peu trop longtemps. mais rozen en était certaine, c'est elle qu'il regardait. le son d'une grande cloche résonna, ce qui annonçait aussi le début des combats. étonnement, rose referma son calepin et observa les matchs avec indifférence. quelques heures passèrent et fut terminé. ce fut sans doutes les heures les plus longues de la vie de la jeune fille, car elle manqua de s'endormir. c'était l'heure de la pause, de "l'entracte", si l'on pouvait utiliser ce terme pour désigner la pause entre des combats. « nous allons descendre voir comment votre cousin va, restez sages et surtout ne faites honte à notre famille, les enfants, je vous aurai prévenu. » la voix de la reine katarah résonnait comme l'écho de celle de son mari, odin pernington, qui l'avait accompagnée de regards noirs - ou glacés. rozen ne bougeait pas et n'avait aucune envie d'aller féliciter son cousin, elle pourtant qui avait l'habitude d'être la première à le lui souhaiter. elle ne savait même pas si il avait gagné ou pas d'ailleurs, cela était la preuve qu'elle s'en fichait complètement du spectacle. regardant si son moyen d'évasion était toujours à ses côtés, elle le saisit et l'ouvrit pour la dix-huitième fois depuis que le tournoi avait débuté. elle chercha des crayon, puis se mit à dessiner ce qu'elle dessinait depuis toujours : un grand arbre sans feuilles, aux hautes branches et aux racines immenses. oui, un peu déprimant, mais ça la reflétait bien.
repassant encore et encore l'ombre du tronc de l'arbre, rozen fut prise d'un petit sursaut « comment va la plus belle des princesses ? » c'était lui. thaddeus bernstein qui avait posé sa grande main sur l'épaule de la jeune fille, gênée désormais. elle referma le calepin brusquement et le posa vivement près d'elle. elle se tourna soudainement, faisant face aux yeux perçants du jeune homme. c'était la première fois qu'elle le voyait d'aussi près, c'était la première qu'il la touchait. étrangement, cette nouvelle scène semblait être du déjà-vu pour rozen alors qu'elle ne s'était pourtant jamais passée. le regardant pendant des secondes qui semblaient être des années, elle fut éblouie. elle le trouvait étrangement beau. "étrange", ce mot qu'elle ne cessait de répéter pour qualifier ce qui était en train de se passer. « comment va le plus louche des princes ? » elle l'entendit rire. c'était la première qu'elle vit son splendide sourire, la première fois qu'elle l'entendit rire. THADDEUS "comment va le plus louche des princes ?" il ne s'attendait pas vraiment à ce genre de réponse. à vrai dire, il aurait cru que, prise au dépourvu, leur regard finalement entrelacés, elle aurait bafouillé quelque chose, timide et interdite. surtout qu'il avait perçu sans mal la stupeur dans son comportement, le sursaut qui l'avait parcourue alors qu'elle griffonnait il-ignorait-quoi dans un carnet. alors oui, la surprise (agréable, cela dit) déclencha chez lui un éclat de rire spontané qui s'éleva dans les airs. intéressant. il passa machinalement une de ses mains à travers ses cheveux d'or et son sourire s'étira davantage tandis qu'il la détaillait discrètement. rozen était encore plus belle de près. délicate mais indéchiffrable. peut-être que c'était ça, le truc qui suscitait son intérêt pour elle. la froideur qu'elle dégageait, la grâce de l'eau, la belle nation -après la sienne, cela allait de soi. et puis, évidemment, elle n'était pas tombée dans ses bras immédiatement après avoir reçu ses jolis mots et ses esquisses de sourire lointaines lorsque ponctuellement, ils se croisaient. certains hommes n'aiment pas faire face à de la résistance. d'autres au contraire se complaisent plutôt dans le challenge. thaddeus était de la seconde catégorie. certes, il aimait quand tout lui tombait tout cuit dans le bec -c'était un prince, après tout, mais d'un autre côté, l'incertitude du jeu avait quelque chose de grisant -la "victoire" finale encore plus. soit, le garçon se reprit, contourna légèrement la demoiselle pour se retrouver face à elle, dos contre la balustrade des gradins, les bras croisés contre son torse. "louche ? c'est parce que tous tes prétendants le sont que tu me mets dans le même sac ? c'est pas très gentil..." le ton de sa voix était teinté de déception taquine, ses yeux narquois trahissant volontairement la feinte. louche, tout de suite... parce qu'il avait l'oeil rieur et la désinvolture ostentatoire contrastant avec ses compliments, forcément, il était louche! thad balaya à nouveau l'arène et ses environs, beaucoup étaient probablement partis voir les participants dans les sous sols, les féliciter ou s'enquérir de leur état, et les estrades réservées aux familles régentes s'étaient elles aussi partiellement désencombrées. il croisa néanmoins les iris de rhéa, qui, le voyant, leva les yeux aux ciel d'un air gentiment réprobateur. elle s'y était fait, elle avait deux frères, deux conquérants, qui, à leur façon, relâchaient la bride sur leur image. être toujours distingué, n'avoir aucune fêlure, c'était fatigant, et flatter leur égo aux côtés de demoiselles n'était pas sans plaisir. à la base, bernstein n'était pas tellement un coureur de jupons, pas vraiment le genre à enchainer les conquêtes ou à être de mauvaise foi lorsqu'il se prenait un râteau. parce que oui, outre son statut "honorifique", il était un garçon comme les autres, et certaines femmes n'avaient pas voulu de lui. et plutôt que de persister ou de tomber dans la violence -verbale ou physique, il avait toujours pris ça "à la rigolade". le genre à répondre -d'un ton un peu salé tout de même; "tu ne sais pas ce que tu rates" ou "de toute façon, on était pas faits l'un pour l'autre" face à un refus. là, il y songea de façon inopinée, mais c'était peut-être ça, le truc chez rozen. elle n'était pas réceptive, mais elle n'était pas totalement insensible à ses tentatives de charme. la séduction, c'est toujours l'étape la plus intéressante. au final, lorsque ses "cibles" tombaient dans ses filets un peu trop facilement et commençaient à s'imaginer monts et merveilles à ses côtés, généralement, ça le faisait fuir. de surcroit, rose, à l'instar du jeune homme, venait également d'une grande famille, et dans le fond, ils savaient que les unions inter-nations étaient souvent réprouvées. alors pas de risque, n'est-ce pas ? il la regarda à nouveau, cette fois plus discrètement que lorsqu'il était encore dans ses quartiers personnels, puis se permit de s'asseoir sur le siège à côté du sien, lui tendant le carnet qui y reposait avant qu'il ne l'en déloge. "qu'est-ce que tu écrivais là dedans, pendant le combat ? tu disais à quel point, finalement, je te plaisais ?" ce sur quoi il la gratifia d'un autre sourire, solaire. thaddeus n'était pas assez intrusif pour l'ouvrir de lui même, ne s'était pas permis de lui faire une remarque sur son désintérêt pour le tournoi au vu de son propre comportement, mais en réalité, il en était curieux.
ROZEN « louche ? c'est parce que tous tes prétendants le sont que tu me mets dans le même sac ? c'est pas très gentil... ». rozen ne comprenait pas vraiment cette réflexion. personne ne s'intéressait à elle. jamais. son père ne savait même pas quoi faire d'elle, avant que la princesse prenne son avenir en main, devint maître de l'eau par excellence et dénicha un très bon travail au gouvernement, greffier de l'eau à la section de justice. elle regardait désormais le jeune prince intensément, voulant lui faire ravaler ses paroles stupides. puis elle se rappelait qu'il ne voulait pas être méchant, ou moqueur comme tout les autres. il voulait simplement jouer. rozen se mit à sourire, ses lèvres rose pâle formaient un sourire gracieux, et à la fois mystérieux. elle ne voulait pas tomber dans son piège. elle savait qu'il voulait la faire craquer, qu'il voulait qu'elle succombe à son extraordinaire charme et son sourire ensoleillé. mais d'un côté, cela l'amusait. en effet, elle voulait jouer au jeu du jeune homme. et elle comptait bien gagner. « ne dis pas de bêtise, thaddeus, je suis fiancée et tu le sais très bien ». la jeune femme essayait de sembler fière de cet union orchestré par son horrible paternel. mais au fond, elle en avait honte. ces histoires de mariage incestueux ne finiront jamais, qu'elle pensait. "garder la pureté de la lignée" et toutes ces bêtises. le petit oiseau était désormais enfermé. moon l'avait prévenue, mais rose n'en avait fait qu'à sa tête. elle montra sa bague toute brilliante, incrustée d'un magnifique saphir d'une incroyable couleur à son interlocuteur. mais n'arrivant pas à masquer sa gêne plus longtemps, cacha sa main fine sous la manche de sa robe. elle regarda à nouveau le prince, qui arborait un regard vide, perplexe, ou comme s'il réfléchissait à sa prochaine réplique. il eut un bref rire, puis comme elle l'avait prédit, lança une autre réplique, toute aussi perçante que les autres. il était quand même incroyable, ce garçon. rozen ne savait pas pourquoi, mais elle avait envie de rester un peu avec lui finalement. outre leur jeu, elle se sentait bien en sa compagnie, vivante. il avait l'air de s’intéresser à elle malgré tout, même si tout cela pouvait être de la vulgaire manipulation. pourtant, la brunette avait une lueur d'espoir, elle ne croyait pas le bernstein capable d'une telle chose. mais au fond, le connaissait-elle ? pas tant que ça. enfants, ils s'étaient croisés lors de sommets de famille régente. lors de la guerre aussi, ils ont dû se cacher ensemble un certain moment. lorsque les bernstein et les pernington avaient été attaqués car les rebelles savaient que les deux grandes et cruelles familles étaient ensembles à ce moment là, réfléchissant à de nouveaux plans de guerre ou de stratégies. adolescents, ils avaient participé à de nombreux bals. maintenant adultes, ils se voyaient lors de réunions, à aleria ou encore lors événements comme ce tournoi. s'arrachant à ses souvenirs, rozen se rappelait de la journée, des combats, de la situation où elle se trouvait à ce moment. elle se mit à observer le beau blond et une idée lui traversa la tête. en effet, elle ne l'avait jamais vu se battre. elle n'avait jamais vu ses aptitudes physiques et ses pouvoirs. elle hésita longuement, puis osa lui demander « dis-moi, pourquoi ne participes-tu pas aux matchs ? c'est que je ne t'ai jamais vraiment vu utiliser ton "feu bleu". on dit qu'il est incroyable, est-ce vrai ? » outch. il s'avérait que la brune venait de toucher un point sensible. le garçon semblait surpris, littéralement. un air triste nageait dans ses prunelles. rozen regretta ses paroles immédiatement. il murmura quelque chose. en arrangeant les feuilles qui dépassaient, elle essaya de s'occuper pendant ce blanc très gênant. ses pommettes se mirent à rougirent, mais en respirant un bon coup, elle reprit ses émotions.
thaddeus semblait avoir un regard pensif. il regardait l'arène vide, se gratta le bras gauche puis posa son regard de feu sur rozen. le prince bernstein avait toujours ce sourire au coin, ce petit truc qui faisait le charme du jeune homme. il se racla la gorge, puis vint s'asseoir à côté de la princesse pernington, le calepin de cette dernière à la main, qui lui tendait. "qu'est-ce que tu écrivais là dedans, pendant le combat ? tu disais à quel point, finalement, je te plaisais ?" et rose ne put s'empêcher de rire. un tout petit rictus qui disparût aussi vite qu'il était apparut. elle se mordit la lèvre et récupéra son carnet plein de feuilles flétries par le temps. « ce n'est rien d'important, juste des petits brouillons par-ci, par-là ». après ses mots, un dessin tomba. celui de l'arbre meurtri, le dessin qu'elle avait fait pendant le dernier combat. rozen se baissa pour le ramasser, et rencontra si près de la feuille frivole, la main de thaddeus. il était là, tout près. voulant lui aussi, récupérer l'objet semblant refléter les songes noirs de la jeune femme.
▹ Âge : vingt-trois ans que le temps ne l'épargne, treize ans que les oeillères sont tombées, et pourtant, les dieux ont malgré tout décidé de lui laisser l'innocence que la jeunesse incombe ▹ Nation : fire bitches ▹ Daemon : incarnée, la force tranquille pourtant fragile ▹ Profession : un bernstein a des obligations auxquelles il ne peut se soustraire, travailler au gouvernement en étant une. heureusement, il a minimisé "sa peine" en étant employé à un département qui lui plait, celui des politiques communes ▹ Statut civil : célibataire, le feu fait ce qu'il veut, mais le feu a également ce qu'il désire : même si en l'occurence, c'est une princesse qu'il n'est pas supposé regarder "sous cet angle" ▹ Don : le coeur consumé par les flammes qui le dévorent de l'intérieur, le palpitant étouffé par la suie de son feu bleu, son défunt frère amadeus ayant repris, de cette destructrice manière, l'existence que thaddeus lui a volée ▹ Allégeance : sa famille et son statut honorifique avant tout, "de facto", le gouvernement... sans réel intérêt. il s'y plie, s'y range, plus par facilité que par conviction
Thaddeus Bernstein
Re: thadezen + take care
Lun 11 Jan - 21:39
if you let me, here's what i'll do : i'll take care of you
rozen & thaddeus
le temps s'égrenait et pourtant, il semblait s'être arrêté. comme si cette entité abstraite était elle même spectatrice de la rencontre entre les deux prince et princesse, pensive, et qu'elle ne désirait pas les interrompre. tandis que rozen agitait sa bague ornée de pierres précieuses tout en lui rappelant qu'elle était fiancée, thaddeus ne put s'empêcher de sourire, discrètement. un sourire un peu mesquin, un peu désinvolte, mais un peu méprisant, aussi. il ne comprenait pas ce délire incestueux chez les pernington. évidemment, chez les bernstein aussi, on avait des principes quant au statut honorifique de leur famille, de leur sang brûlant à ne pas mêler à d'autres. mais de là à se marier, à s'unir entre cousins et cousines ? aussi stricte rohan bernstein fut-il, il n'avait jamais poussé sa progéniture dans cette direction. et thaddeus l'en remerciait silencieusement. il n'était pas "jaloux", thad, de voir que rozen était fiancée. mais ça le faisait tiquer un peu. parce qu'intérieurement, il voyait ça comme un obstacle ; un obstacle qui se mettait entre lui et l'obtention de sa jolie petite princesse. même si ce n'était pas destiné à être sérieux entre eux, même si c'était un petit jeu, ça serait probablement plus difficile de lui voler un baiser. les principes honorables des jeunes femmes, l'infidélité taboue et la volonté de vaincre la tentation coûte que coûte, pour certaines.. c'était beau, cette sorte de pureté du coeur. soit, il ne répondit rien, ne lança rien de foncièrement provocateur. il était assez respectueux et éduqué pour ne pas la juger, et si ce mariage lui allait, si elle était heureuse, dans le fond, thaddeus n'avait rien à redire. toutefois, sa curiosité s'interrogeait sur l'identité dudit promis, quand, parallèlement, sans vraiment l'admettre, sa conscience le remettait en question, le forçait à faire le point sur sa propre vie amoureuse... songes qu'il chassa sans ménagement en se concentrant ailleurs. "dis-moi, pourquoi ne participes-tu pas aux matchs ? c'est que je ne t'ai jamais vraiment vu utiliser ton "feu bleu". on dit qu'il est incroyable, est-ce vrai ?" la question de rozen raisonna en lui comme dans la caisse de raisonnance d'un tambour, et, par réflexe, ses iris se posèrent à nouveau sur la silhouette gracile de la demoiselle. elle le prenait un peu par surprise, il ne sut pas quoi répondre dans l'immédiat, mais il murmura doucement, d'une mélancolie qu'il tenta de dissimuler du mieux qu'il put : "incroyable, c'est un grand mot, tu sais..." et son regard fuit à nouveau. comment lui dire qu'il ne participait pas parce qu'il risquait, ces derniers temps, de brûler les gradins entiers ainsi que tous ses spectateurs sans même le vouloir ? comment lui dire la façon dont il avait obtenu ce don, enfant, foetus dévorant son propre jumeau ? il n'avait pas envie d'effrayer rose. pas envie de ternir le moment par de souvenirs amers. peut-être qu'ils en reparleraient. mais ce n'était pas le moment de s'épandre en explications vaseuses au sujet de son feu bleu. rozen sembla percevoir le malaise, puisqu'elle n'insista pas, mais alors que le jeune homme aurait pu la laisser la dessus, la douceur de la demoiselle sembla ramener l'accalmie entre eux deux.
et puis le dessin s'échappa du carnet pour glisser à ses pieds, inquisiteur, comme s'il avait de lui même voulu se présenter à lui. les prunelles du petit prince s'orientèrent vers la feuille de papier au sol, machinalement, et il eut une drôle de sensation en constatant ce que formaient les esquisses. "ce n'est rien d'important, juste des petits brouillons par-ci, par-là", qu'elle lui avait dit. mais, à ses yeux, ça ne ressemblait pas vraiment à des brouillons. plutôt à un cri du coeur imprimé sur une page. c'était étrange. elle avait ri, elle s'était détendue une fraction de seconde pour se refermer l'instant suivant, le visage ombré par une cause dont le garçon n'avait pas connaissance. dans la confusion, ils s'étaient tous les deux penchés pour récupérer le dessin, leurs mains s'effleurèrent légèrement mais thaddeus fut plus rapide, grisé par le contact tactile mais maitre de lui même. il attrapa d'un geste preste et gracile la convoitise qu'il détailla brièvement avant de la tendre à rozen, un sourire plein de compassion légèrement teinté de tristesse. "tu es heureuse, rozen ?" ça s'était glissé d'entre ses lèvres vermeilles sans crier gare. discrètement, sa main vint se nicher dans ses cheveux blonds pour dissimuler sa surprise par une nonchalance feinte. c'était impoli. indiscret. mais ça l'intriguait. alors qu'il la détaillait, l'intrigue grandissait en lui. c'était vrai, au final, rozen dégageait quelque chose de beau, de pur, mais d'étriqué, de peu épanoui. d'une certaine façon, il se voyait un peu à travers elle; les descendances enfermées dans les carcans familiaux, il connaissait, lui aussi. "excuse-moi. tu n'es pas obligée de répondre, beauté." thaddeus posa délicatement une paume sur l'épaule de la princesse pernington, bienveillant et désireux de détendre à nouveau l'atmosphère. il jeta un coup d'oeil au centre de l'arène et dans les gradins. les discussions semblaient continuer de bon train, mais il se doutait que le temps n'allait pas tarder à le ramener à sa place, au sein des bernstein.