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Tu te faufile dehors. C’est devenu une habitude dernièrement. Tes entraînements avec Odin te laissent vide de toutes envies alors tu vas prier. Tu vas prier la lune parce que tu espères être le seul de tes frères et soeurs à subir le courroux et l’acharnement de ton père. Tu n’es pas encore assez fort pour t’opposer à lui, mais tu le sera bientôt et il le sait aussi. Alors il en profite.  Il fait tout pour te rappeler qui est le maître de maison. Comme si tu pouvais être aussi cruel qu’il ne l’ait. Tu as onze ans et il t’horrifie. Tu méprises celui qui t’a mis au monde et tu remercie la déesse d’avoir une mère aussi douce que la tienne.
Tes jambes te mènes toutes seules vers le bazar de la ville. C’est un passage obligatoire pour se rendre au temple. Tu en profites pour découvrir les nouveautés, t’acheter une patisserie, prendre aussi quelques fruits pour en donner aux personnes qui vivent et prient au temple que tu préfère. Celui qui se trouve juste à la périphérie de la ville. Il est un peu vétuste et il manque d’entretien mais tu t’y sens en paix. C’est un endroit tranquille. Un où personne ne viendrait chercher l’aîné des fils Pernington. C’est ton jardin secret.

« Hey, toi ! Reviens ici » Tu tournes la tête pour comprendre ce qui se passe. Ton regard se pose immédiatement sur cet homme à la forte carrure qui vient d’attraper un gamin par le col de son pull. Il a les cheveux en bataille et les joues creusées et salies. Cette saleté qui s’amasse avec le temps et la misère. Rien a voir avec les bains de boue que tu prends avec Zecke quand vous vous amusez un peu. Le petit blond se débat contre la poigne de l’homme, il essaye de se dégager pour reposer ses pieds sur la terre ferme et s’enfuir. La scène est familière. Les petits voyous voleurs sont de plus en plus nombreux, des orphelins sans orphelinats. Encore une fois, la faute à Odin. Mais ce qui se passe devant tes yeux est différent aujourd’hui. Le blond n’utilise qu’une seule main pour essayer de s’extraire à la prise du géant, l’autre tient fermement une petite menotte appartement à une fillette blonde qui se cache derrière lui. Le gosse ne vole pas pour lui, il vole pour sa soeur, à peine plus haute que trois pommes. Tu ferais la même chose pour Zecke ou Moon. « Qu’es-ce qui se passe ici » ta voix résonne froide et cassante parmi le brouhaha des passants qui regardent la scène et tu profites du fait que la plupart d’entre eux se retournent pour regarder qui vient de prendre la parole pour t’avancer jusqu’au marchant de fruit. Tu fait facilement quatre tête de moins que l’homme et pourtant tu es celui qui le regarde de haut. Tout comme Persey semble maîtriser l’our brun du géant pour protéger les daemons des deux enfants. L’homme, a qui tu vient d’acheter tes fruits laisse retomber le voleur tout en gardant sa poigne sur le col du pull du petit blond. «  C’pas la première fois qu’ce gamin m’vole mais s’sera la dernière » Sa voix est brusque et grave, dangereuse presque. « Et qu’a-t-il pris au juste » Tu ne pourrais pas sonner plus hautain « Deux pommes » Il est prêt a frapper un enfant pour deux pommes. Au moins il a un semblant de prétexte. Ton père, lui, il te cognes pour rien. Juste parce qu'il en a envie. Tu te tourne vers la tête blonde cachée derrière les jambes de son frère et tu t’accroupis pour te retrouver à sa hauteur. « Est-ce que ça veut dire que t'aimes les pommes ? » Ta voix est plus douce mais toujours aussi ferme, tu essayes d’avoir l’air plus sympathique pour ne pas effrayer la petite. Elle hoche la tête et tu te relèves souplement pour prendre quelques pommes de plus, les mettre dans un sachet en papier, jeter une pièce dans la main libre du géant . « Je pense que ça couvre aisément le prix des pommes, vous pouvez le lâcher maintenant » Tu hôches la tête en direction du garçon.
Tu t’arrête un instant et tends le sachets au blondinet mais au lieu de le prendre il crache à côté de tes pieds. « J’ai pas b'soin d'ta charité Pernington ». Tu restes cloué sur place, scié et abasourdi. C’est la première fois que tu entends quelqu’un prononcer ton nom avec autant de rage et de dégout. Ça te laisse sans voix. D’habitude Pernington sonne comme une révérence,  un nom qu’on idolâtre. Là, c’est comme si le fait de porter ce nom fait de toi la lie de l’humanité. Encore plus détestable qu’un Bernstein et encore plus abject que des orphelins sans toit au dessus de leur têtes. C’est choquant et tellement vrai que tu ne peux t’empêcher de rattraper les deux blonds. « Je les ai pas acheté par charité, j’ai pris les pommes pour elle et tu devrais aussi » tu pointes sa petite soeur du doigt. « C’est elle ta priorité, pas ta fierté, pas ta haine pour ma famille, juste elle, parce que visiblement c’est la seule chose qui te reste » Tu lâches ça calmement, c’est un fait, rien d’autre et il devrait accepter ton geste sans gratitude. Parce que ce n’est pas un geste de générosité envers des orphelins, c’est juste un acte d’humanité basique, quelque chose que ton père n’a jamais appris et qui te le rend si exécrable.
Tu t’accroupis pour poser le sachet de pommes aux pieds de la blondinette et tu la regardes dans les yeux, lui offrant un sourire malicieux un peu gredin dont tu ne te savais même pas capable. « Moi c’est Jasper, et toi tu t’appelles comment ?» Elle te regarde de ses grands yeux bleus un instant avant de lever la tête vers son frère pour lui demander la permission. Tu n’as pas besoin de jauger l’autre enfant pour connaître sa réponse; Alors quand la petite repose les yeux sur toi en restant muette tu ajoutes « Tu sais quoi, t’as pas besoin d’me le dire, tu ressembles à une des poupées en porcelaine de ma soeur, je vais t’appeler comme ça. Petite poupée. » Oui, c’est une petite poupée.


uc (petite poupée, il faut que tu lui trouve un prénom)


« Tu m’avais promis que tu n’allais pas les toucher ! Je devais être le seul a recevoir tes coups bordel ! » « Première leçon en politique, ne jamais croire quelqu’un d’autre que soi sur parole! » « Tu es mon père, si je ne peux pas croire en ma famille alors en quoi devrais-je croire ? » Tu cris, tu n'arrive pas à croire en ses parole, tu es hystérique.  « L’argent, la gloire, la prospérité de la lignée pure » « Tu n’aurais jamais dût le toucher, je vais de tuer » Tu es incapable de te retenir, alors tu craches tes mots, tu as perdu le contrôle de ton corps, de ta bouche. « Deuxième leçon mon fils, ne pas proférer de menace que tu n’es pas capable d’executer sur le champs » « Je ne suis pas ton fils, t’es qu’un infâme salaud qui prends du plaisir a faire souffrir ses gosses, t’es pas un père, t’es qu’un monstre sans coeur » Il te regarde avec un sourire malsain, un de ceux qui veut dire qu’il n’en a pas finit et qu’il prévoit même de recommencer. Il prévoit de recommencer. Il va encore battre Zecke et si ça se trouve il frappe Moon et ton autre petit frère aussi. Et tu n’en savais rien. Tu étais trop occupé a aider des étrangers pour t’occuper des êtres qui te sont le plus cher au monde. Et il va payer pour ça. Ils avait promis. Tu était celui qui devais prendre les coups et courber l’échine mais ça suffit, il les a touché, il a franchit une des limites que tu lui a imposé implicitement et tu vois rouge. Tu n’en as plus rien à foutre du contrôle, du calme et de la légèreté de ta maitrise. Tu veux qu’il souffre. Qu’il est aussi mal que ça te fais mal d’apprendre qu’il a manqué à sa parole. Ton père n’es qu’un connard malhonnête et sadique. Il ne mérite rien de ce qu’il a. Il fait souffrir ceux qu’il est censé aimé. Il t’oblige a faire ce que tu ne devrais pas faire à cet âge. Tu as douze ans et tu sais. Tu sais que tu peux le tuer. Tu le sens. C’est pas un fourmillement, c’est plus comme un chant, un air murmuré qui se répète, qui psalmodie à travers ton corps tandis que tu fixes des yeux cet homme que tu méprises tellement. Tu le veux a genoux suppliant. Tu veux qu’il comprenne qu’il ne peux rien contre toi à présent et qu’il ne doit plus jamais toucher à ceux que tu aimes. Tu vas le détruire. Et il se tord sous tes yeux, il ne crie pas et c’est dommage, tu aimerais l’entendre crier et supplier, mais il se contente de tomber par terre, le corps tordu dans une position improbable et inconfortable. Tu fais craquer ses os et tu adores ça. Le son que ça fait. C’est enivrant. C’est monstrueux. Monstre. Monstre. Tu n’es pas comme lui. Tu n’es pas lui. Tu fais un pas en arrière et bouscule Persey. Tu croises ses yeux horrifiés alors qu’elle change de forme sans le vouloir. Elle est en train de prendre ça forme définitive et tu te sens mal, parce que tu sais que tu viens de souiller ton âme et que peux importe le nombre d’heures que tu passeras à prier, ça ne changera rien. Et Odin le sait aussi, alors il rit comme un fou à lier. Déchaîné et enchanté. Persey devient jaune et retrécie de plus en plus. Une grenouille. Elle a l’air si inoffensive comme ça. C’est impossible, tu n’es plus innocent, elle ne devrait pas avoir l’air aussi radiante et pure, aussi belle. Tu viens d’essayer de tuer ton père, ton monarque. Non. Alors tu tends la mains pour l’attraper, pour l’avoir à proche de ton oreille et lui parler. « Ne me touche pas » Une claque en plus, des dagues dans ton coeur. Ton âme refuse que tu la touches. Tu essayes d’accuser le coup, mais tu n’y arrives pas et les larmes te montent aux yeux. « Je vais plus le faire, je te jure, je te jure, j'arrêterais même de maitriser l'eau. Juste, juste, laisse moi te toucher, Persey, s’il te plait, je ne te ferais plus de mal d'accord, je suis désolé, je suis tellement désolé. » Des sanglots dans la voix, tu tombes à genoux devant elle. Et tu baisses le visage pour essayer de la regarder dans les yeux. « S’il te plait » Ta voix te parvient de loin, comme un écho. Tu es en état de choc. Anesthésié. Tu as honte et tu as peur. Tu es terrorisé comme tu ne l’a jamais été. Tu te fais peur à toi même. Tu es un monstre. « Je suis un monstre » « Non, Jaz, non » La voix de Persey est un peu aigu mais douce, elle te sort de ta torpeur, « Je suis venimeuse au toucher » Tu ouvres la bouche pour la refermer aussitôt. Et bientôt tu ris. Un son qui se joint à celui de ton père qui ne s’est toujours pas tut. Tu ris à t’en casser la voix. Un son fou. Ton âme est intouchable. Même toi tu ne peux l’atteindre. Peu importe ce qu’elle dit. Tu es un monstre. Et comme pour enfoncer le couteau dans la plaie ton père ajoute « Je suis si fier de toi fiston, tu deviens un homme. Il était temps. ». Tu es un monstre, encore pire que ton paternel. Pire que ce salaud parce que tu es intouchable.